Le Grand Patron

Le bleuet est à la fois fleur de renaissance et fleur de courage. Il représente une partie de l’histoire de France.

Perso j’attends mon deuxième enfant. L’arrivée de mon aîné à été un stop net et définitif à ma carrière en entreprise. Attention c’est la meilleure décision que j’ai prise de ma vie. Mais, reprenons les comptes :
9 mois de grossesse qui, arrêtons d’en faire une idylle, sont difficiles ! DIFFICILES OK !

Accouchement, déflagration, corps et neurones chamboulés, modifications dans le cerveau des mamans (c’est science et avenir qui le dit), couple en mode survie, famille / belle-famille en réorganisation et j’en passe. Egale (oui je fais des maths j’vous dis) carrière placée à la fin de la liste des priorités. Après les machines à laver, carrément !

Congés mat’ de 2 mois et demi 3 mois… alors par où commencer. Par le fait que ça s’appelle un congés d’abord.
Définition du Larousse : « Autorisation accordée à un salarié de cesser le travail ; période pendant laquelle il y a interruption de travail à l’occasion d’une fête, de vacances… » Thank you so much grand patron de me donner une autorisation de cesser le travail. Je vais du coup en profiter pour prendre un 24h/24h non rémunéré à sa juste valeur ou il s’agit de maintenir en vie un être humain qui est sorti de mon corps, du coup je tenterai de cicatriser en même temps, tout en produisant de la nourriture grâce à ce même petit corps. Je le redis, thank you so much, vraiment ces patrons sont des génies !
Et puis après ce congé, ces vacances pendant lesquelles on aura AUSSI eu le temps d’organiser un planning de garde pour son bébé, il faut laisser ce dit bébé pendant au bas mot 8 heures par jour et reprendre une activité salariée, sans goût, sans but à part celui de ramener un salaire dans son foyer pour payer le moyen de garde qui aime notre bébé à notre place pendant 8 heures par jour.

Traumatisme, c’est ça le mot ?

J’ai fais le choix de rester un peu plus aux côtés de mon bébé. Pas pour lui les meuf, pour moi. Impossible de le laisser, impossible de nous laisser. Et puis je ne pouvais pas reprendre, clairement reprendre un travail en dormant 3 heures par nuit, en prenant des anti-biotiques parce que la cicatrisation est difficile et en ne passant pas chaque minute de ma journée auprès de mon bébé tout neuf, c’était impossible. Attention, chacune fait ce qu’elle veut, ce qu’elle peut et si reprendre après le congés mat’ est votre bonne décision c’est top. Par contre ce n’était pas la mienne est c’est tout aussi louable !
J’ai donc fais le choix du congés parental ! Ha là aussi c’est un congés, sous l’autorité d’un autre grand patron qui trouve que rhooo franchement après 2 mois et demi 3 mois pas la peine d’être rémunéré plein pot pour bosser 24h /24h surtout que franchement ça vaaaaaaaa ! Les quoi ? Les coliques ? La quoi ? La dépression post-partum, rhooooo chochotte !

Viennent ensuite les otites, bronchites et autres varicelles face auxquelles les petits jours « enfants malades » octroyés en fonction de votre convention collective avec l’autorisation de ce grand patron (vous savez celui qui nous a donné des vacances plus haut dans le texte). 3/ 4 jours par an je crois… Oups je ne sais plus si je ris ou si je pleure !
Mais dites moi, j’ai le fort sentiment que cette histoire de maternité dépend de la grande âme de ce patron !

Parce que s’il refuse qu’est ce qu’on fait ? Si il répond à votre e-mail « nous sommes en retard sur les chiffres Lisa il n’est peut-être pas judicieux de prendre une journée de repos. » Et que vous lisez cet e-mail pendant que vous fixez un masque plein de ventoline sur la toute petite tête de la personne que vous chérissez le plus au monde. S’il refuse, il se passe en vous quelque chose d’animal, quelque chose de plus fort que l’accouchement plus fort que l’annonce de votre grossesse, il se passe que vous changez de monde. Vous réalisez que l’ancien monde est crado, qu’il est laid, qu’il offre un plein pouvoir à quelqu’un qui ne le mérite pas, que cet ancien monde est injuste, qu’il est dégueulasse.

Vous décidez que dans votre nouveau monde ce tout petit bout dans vos bras qui tousse bien trop fort vaut tous les chiffres du monde, qu’il grandira en sachant que dans le monde de sa maman le pouvoir c’est l’Amour. L’Amour c’est clair ?!

A toi jeune maman qui se trouve dans cette situation. Je t’envoie un bleuet virtuel. Tu n’es pas toute seule, oui c’est dur, tu vas y arriver, tu vas trouver ton monde.